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Rayon de lune
15 juin 2008

L'art, la vie, l'été, les livres...

Le ciel nantais se conjugue de plus en plus souvent à l'azur, non sans quelques parenthèses de pluie grise. Disons qu'elles contribuent à rendre le bleu plus précieux. Dans l'étrange atmosphère de fin d'année, qui ne me parvient que par effluves, je distingue, comme à travers la lunette d'une longue vue que je tiendrais à l'envers, la vie des autres. Ils sont engoncés dans la douillette couverture du quotidien, tandis que je me laisse un peu dériver à vau l'eau. J'ai déambulé dans les couloirs vides de la fac et apprécié la tranquillité du campus désert avec l'impression que ce calme si apaisant n'était pas réel, et tout en faisant l'expérience de son empirique réalité. C'est comme si j'étais un peu à l'écart de tout ça : le monde autour de moi est à la fois grisant et angoissant tandis que j'ai l'impression de ne pas pouvoir lutter contre une écrasante torpeur.

Dans ce dédale de sensations étouffées, je goûte quelques miettes d'éternité piochées au hasard des rencontres et des événements qui balisent mon petit sentier. Quelques auteurs épars : de Dostoievski à Bruen, en passant par Duras ; en eux, je retrouve un peu de moi, ce petit peu que je ne saurais mettre en mots précisément parce qu'ils se situent au-delà, dans la connivence infime mais essentielle que j'établis avec eux. Et parce que les livres magiques se font trop rares, je déniche des parcelles d'art dans les concertos de Grieg et Schumann : difficile de définir ce qu'on ressent dans une salle de concert lorsque l'orchestre commence à jouer, là encore c'est au-delà des mots : une vague d'émotions diverses nous submerge et c'est tellement beau qu'on a du mal à intégrer que ça puisse exister même si (ou justement parce que) ça se passe sous nos yeux ; j'ai ressenti quelque chose de similaire tout à l'heure devant les dessins et peintures de John Howe : des couleurs comme celles-là, je ne les avais vues jusqu'ici que dans la nature et je ne pensais pas que l'homme puisse en jouer de manière aussi harmonieuse. Je me rappelle nombre de ciels où se mélangeaient les teintes les plus improbables de rose, violet, orange et bleu ; je ne pensais pas qu'on pût capturer de telles beautés sur une toile, et pourtant...

Et à mon tour, j'essaie de retenir dans quelques mots quelques fragments de beauté, faute de réussir à aligner quelques vers qui à regret me font défaut.

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Commentaires
T
Je l'aime beaucoup cet article, très bien écrit comme d'habitude mais il me fait penser aussi à ce que j'ai pu ressentir puisque nous avons partagé plusieurs de ces moments artistiques.<br /> Mais t'as oublié Ferré dans ta liste :p
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