"Il ne faut pas pleurer parce que cela n'est plus, il faut sourire parce que cela a été" (Marguerite Yourcenar)

Un peu de sagesse dans ce monde de brutes, voilà qui ne peut pas faire de mal. A l'heure où le sourire s'est noyé dans les larmes, nul autre choix que celui d'aller de l'avant. Du moins si l'on a décidé de cultiver son petit lopin de bonheur. La vie est courte et je dois l'avouer, il semblerait que les stoïciens avaient raison. Partant de là, à quoi bon rester seule dans mon lit à me morfondre et à pleurer sur des jours si heureux que j'ai l'impression de les avoir rêvés ? La vie est ainsi faite : on se lève un matin ; le ciel semblait bleu, les oiseaux chantaient, l'avenir était souriant... tout ça n'était qu'un leurre.

Repartons de zéro, la pellicule est vierge, le film recommence : "C'est un trou de verdure où chante une rivière...". Joli topos : je vois déjà quelques enfants insouciants évoluant dans un cadre bucolique comme sur ces vieux livres de contes que nous lisaient nos parents quand on était encore petits. C'est toujours étrange de feuilleter de nouveau ces ouvrages a posteriori : l'impression d'une amère imposture, d'avoir été trop longtemps la dupe d'un imaginaire idyllique, ce qui paradoxalement n'empêche pas la magie d'opérer : ces traits si arrondis, ces couleurs si parfaites, c'est trop beau pour être vrai et c'est bien ainsi^^. Citons Hugo Pratt : "Pessoa disait que nous avons 2 vies, celle que nous prenons pour la réalité et celle de nos rêves, qui est la vie où nous voulons vivre, et qui est peut-être la plus authentique". Et il est vrai que bien souvent la vie de nos rêves est ô combien plus riante que la grise réalité. Nous sommes toutefois irrémédiablement déchirés entre ces rêves qui nous habitent et nous façonnent et la nécessaire conciliation avec la réalité.

J'en reviens toujours à cette obsession qui me hante : comment bien vivre ? comment mener la barque de l'existence avec savoir-faire ? Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas ; si la vie n'est pas souple, c'est donc à moi de m'assouplir afin de m'adapter au mieux à la vie. A défaut de récolter du bonheur, j'en tirerai un moindre malheur.

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Tournons-nous une dernière fois vers le passé, le regard empreint de tristesse, la bouche sèche de l'attente d'un baiser qui n'atteindra jamais nos lèvres. Il faut vivre, et donc avancer, d'un pas lent mais assuré, sur les chemins sinueux de l'existence, avec sur l'épaule un baluchon plein d'étoiles dont la clarté brûle encore nos coeurs. J'essaye de marcher droit devant moi, même si je tremble, même si j'ai froid. Loin derrière, laisser la tristesse et les larmes. Seulement garder au fond de soi un petit fragment du bonheur passé comme la promesse de celui qui est à venir.

Comments

[Tonio la marmott]

"de regrets, d'interrogations, de reproches, de la prise de conscience d'erreurs"

Je t'arrete net jeune fille, le passé est le passé, se repandre en question ne pourra pas t'aider.
La route est aussi importante voir plus que le resultat, il ne faut pas l'oublier.

[Touti]

Darounette, je t'aime ! Tu as toujours les mots justes et vrais, en effet il faut voir sur le long terme, ce qui tout de suite rend les choses plus complexes. Je sais que mes beaux discours reflètent le chemin qu'il me faut suivre, je sais aussi que seul le temps atténuera ma peine, mais elle se fait encore vive, et avec ça vicieuse, surgissant au détour de la moindre pensée, accompagnée d'une grande lassitude, de regrets, d'interrogations, de reproches, de la prise de conscience d'erreurs... mais bon, je sais qu'avec des "si"... C'est triste, c'est minant, mais je n'ai d'autre choix que d'endurer ces désagréables moments en croisant les doigts pour qu'ils ne durent pas trop. Faudrait que j'arrête de geindre déjà, mais bon ça aussi c'est un passage obligé.

Merci pour vos messages en tout cas, ça fait toujours du bien au moral de savoir qu'en toutes circonstances, il y aura toujours des gens sur qui on peut compter.

[Dar(Claiw)]

faut voir ce que donne sur le long terme l'application de cette réflexion. c'est un fait de l'énoncer, et dieu sait que l'énoncer demande déjà un effort. Mais il faut aussi pouvoir s'y accrocher contre vents et marées, comme on dit.c'est sur la durée que se gagne le petit lopin de bonheur, en se levant le matin dans cette optique, encore et encore -comme dit la chanson-. En tout cas, si tu décroches par trop grand coup de vent, je suis dans le coin, peut être pas géographique, mais disponible dans un des coins de ton répertoire!
tcho, porte toi bien.

[Tonio la marmott]

Hola, gente dame.

Il ne faut pas abandonner ses rêves, certes la vie n’est pas toute rose mais sans rêves elle est toute grise et morne.

Je suis bien content que tu le prennes en positivant mais j’espère que tu vas bien et que tes soucis ne sont pas trop lourds.

Courage.