Elégie à Séléné
Le scénario ce soir semble se répéter
On a eu beau lui dire qu’il ne faut pas courir
Qu’à ne pas regarder, on se fait vite souffrir
La tête dans les étoiles, la nuit est tombée.
Elle a vite revêtu son manteau d’ecchymoses
Elle ne se plaint jamais et impose le silence
En son sein, le repos ne tolère plus l’absence
Elle sait se faire l’amie des vers et de la prose.
Il n’est qu’un poète capable de l’apprivoiser,
Il a su l’emprisonner dans son regard,
Qui se confond souvent dans l’immensité noire
Avec le visage qu’elle prend soin de cacher.
Longtemps, Pierrot veille dans son grand habit blanc
Gardien, ami fidèle, il ne dit rien, il pleure
Et de ces quelques larmes éperdues de douleur
La nuit apaise la soif qui embrase ses tourments.
Certains racontent qu’il est amoureux de la lune
D’autres aiment à se moquer de son air distrait
Quant à moi, je ne suis que l’ombre qui se tait
Je contemple dans l’onde mon reflet sous la lune.
C’est en pensant à elle que je la vois le mieux
Je n’ai besoin pour cela d’aucun artifice
Puisque de mon cœur j’ai fait le sacrifice
La nuit veille mais elle ne sait pas lire dans mes yeux.
Touti, le 11.07.2008