Odyssée
Un carré de ciel bleu, une ligne d'horizon
Les rails ocre et argent reflètent le paysage
Des palais de verdure esquissés au brouillon,
S'enfuient avant qu'on ait pu rêver leurs branchages.
Des blocs de béton gris aux ponts de fer rouillés
Nouvelle végétation un peu moins bucolique
Un alliage étonnant de nature et d’acier
En gris sur fond de ciel dansent les fils électriques.
Mais si la route est longue, le voyage est poème,
Défilé de tableaux aux couleurs éclectiques
Les nuances de tons ne sont jamais les mêmes
Le vagabond s'adapte aux changements climatiques
Au détour d'un sentier, s'amuse avec les vers,
S'emmêle les pinceaux, ses pieds battent la musique
De l'aube au crépuscule, du printemps à l'hiver,
Il s'ébat dans la jungle des champs sémantiques.
Le temps passe et estompe la ligne d'horizon
La nuit qui tombe épie les ombres qui s’allongent.
Les rides se creusent sur les joues du vagabond
Qui plisse les yeux pour voir le soleil qui plonge
Fatigué il décline comme le jour frissonnant
Regrettant la jeunesse d’un cœur pétri d’orages
Alourdi de sagesse par la patine des ans
C’est un fardeau qui pèse au terme du voyage.
Touti, 19-20/04/2008